Seul

Natsuko arrivait directement de la bibliothèque. Elle se sentait bien à l'extérieur, et ce même si il n'y avait pas de tempête comme d'habitude. Elle se trouvait à environ cent mètres plus loin qu'Eilys sur la berge, donc elle ne l'aperçut pas immédiatement. Comme elle trouvait qu'il faisait beau et chaud à l'extérieur malgré l'automne qui était présente depuis quelque temps, elle s'était changer, ne mettant qu'une jeans et un t-shirt noir.

Après quelques temps de marche lente, elle aperçut quelqu'un qui se trouvait sur un rocher entrain de se faire tremper les pieds dans l'eau. Elle s'approcha, ne sahcnat pas de qui il s'agissait. Elle le salua ensuite.

- Salut...

Elle regretta presqu'immédiatement son geste. Elle venait de reconnaître celui qui était présent lorsqu'Ikari avait réussi à se "débarasser" de l'emprise du démon. Malheureusement, elle l'avait déja saluer et elle ne pouvait plsu reculer pour revenir au château. Elle se contenta donc de ne pas parler avec un ton joyeux, et de raccourcir le plus possible la conversation pour pouvoir partir le plus tôt.

- Comment tu t'appelles?

Au moins, lorsqu'elle entenderai son nom à l'avenir, elle saurai qui il était.

Eilys rouvrit brusquement les yeux lorsqu'une voix féminine surgit de derrière lui, il tourna donc la tête dans la direction de l'arrivante et la fixa avec mépris. Elle venait de rompre ce moment de paix, de tranquilité, et elle osait reprendre la parole d'un ton sec, froid et irritant, voir désagréable. Il reconnut la jeune Natsuko, celle qu'il avait rencontré au party raté d'Halloween à l'école, et il regretta aussitôt d'avoir fait sa connaîssance et d'avoir entreprit d'être aussi gentil avec elle ce jour-là, parce qu'à cet instant, il avait pu voir que cette fille n'était point le genre de fille qu'il imaginait, qu'elle était pire que la première impression qu'elle lui avait donné d'elle à la fête.

" Oh, bravo, jeune fille! ", dit-il d'une voix forte remplie d'ironie et de colère, alors que le jeune homme se mit à l'applaudir lentement mais brusquement, lui souriant sarcastiquement. "Comme tu es sympathique, ma foi! Ton humour est tout simplement hilarante..."

Eilys arrêta d'applaudir, et son sourire désagréable laissa place à une expression de dégoût, alors qu'il continuait de fixer la jeune brune avec mépris.

" Le comportement que tu as avec moi maintenant ne me fait aucunement regretter la facon dont je t'ai parlé hier, si c'est ce que tu essaies de me faire ressentir, parce que ca me confirme que j'ai bien fait de te laisser, que dans le fond, tu n'es qu'une impertinente petite garce et que ta compagnie ne m'était point nécessaire. Si tu veux de la compagnie, agis avec plus de maturité, et rappelle-toi des noms des gens... "

Eilys avait prononcé le dernier bout de phrase avec le même ton d'ironie qu'il avait entrepris d'employer quelques instants plus tôt, puis il sortit ses pieds de l'eau pour se lever debout, faisant maintenant face à Natsuko.

" Il y a quelques instants, j'étais horriblement mal, je croyais que tout n'était pas en ma faveur, que je vivais des choses monstrueuse, et je me suis dit pendant une seconde, que le pire était passé, et qu'il n'y avait rien de pire qui pouvait se produire pour ruiner ma journée de plus bel. Tu viens de me confirmer le contraire... "

Puis Eilys la contourna vivement et alla prendre sa chemise, sa veste et ses souliers et commenca à s'éloigner. Lorsqu'il était à à peu près dix mètres de Natsuko, il se retourna et lui cria quelques paroles:

"OH, et merci de m'avoir gâché ce moment de paix. Passe une bonne journée, et aies une bonne vie..."

Puis il continua son trajet, et bientôt, on ne pouvait plus détecter sa silhouette au loin.

Natsuko n'avait pas compris immédiatement. Il avait dit "De la façon dont je t'ai parlé hier"... Il fallut quelques instants seulement, quelques instants pendant lesquels Eilys avait eu le temps de partir pour comprendre. Plusieurs indices la menèrent à cette conclusion en vérité, dont le "Rappelle-toi du nom des gens.". C'était lui le garçon déguisé en homme-chat au party d'Halloween. Elle ne l'avait pas reconnu ce jour-là...

* Mais qu'est-ce que j'ai encore fait...*

Elle resta plantée là pendant un instant, encore sous le choc de ce qu'elle venait de comprendre. C'était peut-être pour cela qu'il était parti. Il l'avait reconnu, ou quelque chose comme cela. Elle était donc bien quelqu'un qui attirait le trouble ou bien quelqu'un que les gens détestait au premier coup d'oeil.

Elle soupira. Elle était habituée aux coups de toute façon...même si elle avait du mal cette fois à ne pas laisser paraître ses émotions. Elle grimpa alors sur le rocher, prit un élastique qu'elle avait dans sa poche et attacha ses longs cheveux noirs avant de s'asseoir, les genoux ramener contre elle et d'appuyer sa tête sur ceux-ci. Une larme coula, une seule. Elle ne comprenait pas pourquoi. Pourtant, elle aurait dû le savoir. Après tant d'années à recevoir des coups sans pousser le moindre cris, après tant d'années à se faire rabaisser par son père et ses frère en plus de vivre constamment en ressentant la peur des gens autour d'elle, elle avait accumuler énormément de sentiments qu'elle n'avait jamais laisser sortir. Ce qu'elle venait tout juste de vivre était la goutte qui avait fait déborder le vase. Elle ne serait surement pas accepter, elle ne savait même pas pourquoi, elle ne voulait que vivre normalement, avoir des amis et des amies et avoir un père, une mères et des frères et soeurs qui l'aiment. Elle voulait être tout simplement une fille normale quoi!

Elle regardait le lac depuis quelques instants, plonger dans ses sombres pensées. Elle posa alors son front sur ses genoux et laissa ses larmes couler librement, sentant qu'il n'y avait plus personne dans les environs. Elle se jura par contre que c'était la dernière fois qu'elle laissait ses émotions l'envahir. Ne pas en avoir faisait bien moins mal...

*Je ne fais qu'attirer le malheur..eh bien je n'ai qu'à arrêter de me sauver et le laisser prendre possession de moi...après tout, ce ne peut pas être pire que maintenant...*

Elle finit par partir ensuite, marchant lentement vers une destination inconnue.